La campagne des Régionales se poursuit et Sud-Ouest questionne, comme nous, les candidats.
L'édition du 30 novembre du quotidien régional pose la question: "votre proposition pour améliorer l'offre de TER et concurrencer le déplacement routier ?".
On aurait pu la formuler différemment mais examinons toutefois la réponse des différentes têtes de liste. Elle apportera un complément aux réponses enregistrées au regard des questions que LGVEA a posées elle-même (voir http://lgvea.over-blog.com/2015/11/les-candidats-aux-regionales-2015-et-les-lgv-du-gpso.html)
Joseph Boussion pour "La vague citoyenne" parle "des grands travaux inutiles comme celui de la LGV" qui sont imposés. Leur financement viendrait rogner les finances de la région et leur impact environnemental serait très néfaste aux terres agricoles et naturelles: nous disons cela depuis longtemps.
Virginie Calmels, pour Les républicains-UDI-MODEM, veut tout à la fois améliorer le service TER mais aussi l'ouvrir à la concurrence et renforcer la complémentarité de l'offre transport avec les autocars. Pas de commentaire sur l'utilité de la LGV: tactique, oubli ou consignes du mentor?
Jacques Colombier pour le FN s'il veut du matériel ferroviaire français sur le réseau national dit clairement non à la LGV et préfère rénover les lignes existantes à moindre coût pour y faire rouler des trains à grande vitesse autour de 200 km/h: dont acte.
Françoise Coutant (EELV) met en avant sa stratégie "d'intermodalité" et fait part de ses priorités dont la rénovation des infrastructures ferroviaires pour augmenter la fréquence des TER.Pas d'allusion aux LGV comme dans d'autres annonces: on sait pourtant qu'on ne pourra pas rénover l'existant si on dépense des milliards dans les LGV: on aurait voulu le lire .
Olivier Dartigolles (FG) mise beaucoup sur l'amélioration du service TER (horaires, tarification...). Il dit vouloir un plan d'investissement pour les trains du quotidien en stoppant les études pour la LGV: il ne suffit pas d'arrêter les études (elles sont déjà faites à 80%) mais il faut à notre avis arrêter la construction des LGV au delà des 4 lignes déjà en cours de construction.
WilliamDouet (UPR) veut garantir le maintien du service TER et s'opposer à sa libéralisation. Il propose de recourir à la consultation des habitants de la région par référendum sur les projets de LGV. Nous avons prôner cette pratique démocratique depuis de nombreuses années mais il y a urgence aujourd'hui face au rouleau compresseur du GPSO: la démocratie doit être relayée dés le 1er janvier dans l'assemblée régionale.
Alain Rousset (PS-PRG) reste désespéremment pour un grand réseau TER... connecté au TGV. Il veut développer les liaisons régionales Bordeaux-Limoges, Angoulême-Limoges, Poitiers-Limoges... On a bien compris qu'il fait les yeux doux à ses nouveaux électeurs du Limousin et de Poitou-Charentes mais il ne dit pas clairement comment il entend les satisfaire: veut-il la LGV Poitiers-Limoges? Oublie-t-il sciemment de parler des LGV du GPSO pour enlever de la tête des électeurs Aquitains un dossier brûlant? Nous savons quant à nous qu'il reste un thuriféraire des LGV du GPSO et il ne peut se cacher derrière son petit doigt.
Yvon Setze (Debout la France) donne une image consensuelle entre réseau routier et TER. Il souhaite aussi réorienter les financements vers le réseau ferré régional ce qui est bien: il aurait pu aller jusqu'à refuser la poursuite des LGV, dommage.
Guillaume Perchet (LO) attaque l'ouverture du gouvernement pour le service d'autocars et la main mise du lobby patronal sur ce secteur. S'il dit que l'on trouve de l'argent pour les LGV qui donnent des profits indécents aux trusts du BTP on peut l'entendre et le partager. Il aurait pu poursuivre en disant qu'aujourd'hui la France n'a plus d'argent pour les LGV et que le peu qui reste doit être investi dans le réseau existant.
Nicolas Pereira (Nouvelle Donne) vient en dernier exposer ses arguments pour restaurer un vrai service public des TER. Bien. Il veut rééquilibrer les lignes pour la desserte des territoires et non seulement au seul profit des métropoles. Bien aussi. Les investissements affectés aux grands projets d'aménagement du territoire devraient être décidés en concertation avec des jurys citoyens tirés au sort: on voudrait connaître plus avant les modalités de tels "jurys démocratiques".