Source http://transportrail.canalblog.com/pages/fret-ferroviaire-francais--2----le-declin-malgre-la-concurrence/38580168.html
Quand les professionnels du fret ferroviaire font un diagnostic sévère
Les principales entreprises ferroviaires de fret français se regroupent dans l’Alliance 4F.
Cette Alliance fait des propositions pour doubler la part du fret ferroviaire d’ici 2030 dans un rapport diffusé en 2020 (cf. https://www.fret4f.fr/wp-content/uploads/2020/06/4f-rapport.pdf ).
Toutefois dans un article du journaliste Simon Barthélémy (source édition Rue89Bordeaux en date du 12 octobre 2022) les membres de l’Alliance 4F analysent plus finement les problématiques rencontrées par les opérateurs de fret ferroviaire.
Une copie de cet article est consultable par le lien suivant : https://ahp.li/491372df97f632f45104.odt
On constate, à la lecture des commentaires des membres de l’Alliance4F, que les problèmes rencontrés dans le manque de performance du fret ferroviaire français prennent leur source au sein de plusieurs manques programmatiques et de gestion.
Ainsi une cause d’entrave du trafic ferroviaire fret est à rechercher dans les fermetures de sillons pour travaux de maintenance et rénovation qui peuvent s’étaler sur plusieurs heures en journée, avec « …un calendrier de travaux lourds et étalés sur plusieurs années ».
Franck Tuffereau, membre de 4F, déclare par ailleurs : «On a un réseau grande vitesse performant que beaucoup de pays nous envient, mais au détriment de la régénération et du maintien du réseau classique, avec un très gros retard accumulé ».Nous ne pouvons qu’acquiescer à ce diagnostic, nous qui prônons depuis longtemps que les LGV ne sont pas le levier pour la survie du réseau classique, infrastructure indispensable au fret ferroviaire.
Mais cette survie, et l’expansion du fret ferroviaire qui pourrait s’en suivre, passe par le financement prioritaire de la rénovation des voies classiques, et leur adaptation aux normes modernes pour le transport ferroviaire du fret combiné, mais aussi des semi-remorques routières qui nécessitent la mise aux normes P400 des ouvrages.
Ce à quoi SNCF Réseau répond : « …qu’une étude est en cours sur la mise au gabarit P400 d’ici 2027 d’une trentaine de tunnels entre Tours et Hendaye ».
On n’est pas prêt de voir la part du fret ferroviaire français, et plus particulièrement sur l’axe Atlantique, s’élever au-delà des 2% actuels !
On est bien dans un faux débat comme le souligne encore Franck Tuffereau.
Pour lui « la ligne ferroviaire Atlantique entre Bordeaux et Dax n’est pas saturée » et on ne peut comprendre alors, comme le clame Alain Rousset afin de justifier l’injustifiable : la construction d’une LGV de plusieurs milliards d’euros !
Plusieurs acteurs viennent confirmer que la saturation des voies actuelles sur cet axe n’est pas d’actualité et que des sillons existent pour augmenter la part du fret ferroviaire.
David Plagés de la CGT cheminots vient compléter le diagnostic en regrettant le mauvais aiguillage du financement en investissement sur le réseau classique.
Pour lui il désapprouve le choix actuel quand il cite : « Alain Rousset est prêt à mettre 14 milliards d’euros d’argent public dans GPSO, alors qu’on arrive pas encore à trouver 1,5 milliard promis par l’Etat à la Région pour maintenir les petites lignes ferroviaires ».
LGVEA se retrouve dans cette analyse et voudrait croire que les souhaits conjugués entre notre association et certains professionnels du ferroviaires s’alignent enfin pour infléchir très vite les décisions regrettables en matière d’infrastructures ferroviaires de certains grands élus et d’organes gouvernementaux.