Notre gros dossier de défense de nos territoires est constitué depuis des années par le projet ferroviaire GPSO.[1]
Après la période d’enquête publique de 2014 nous avons dû résister à la volonté farouche de l’Etat et de quelques grands élus qui, par leur entêtement, entendaient nous imposer le GPSO, ses LGV (LN) et les sous-projets que sont les AFSB et AFNT.
Dès fin 2015, afin de contrer les déclarations d’utilité publique (DUP) qui ont été publiées pour les trois sous-projets ci-dessus (LN, AFSB, AFNT), nous avons engagé des recours devant les tribunaux administratifs de Bordeaux et Toulouse ainsi que devant le Conseil d’Etat.
A ce jour nos arguments ont été retenus pour les AFSB puisque le tribunal administratif de Bordeaux a annulé la DUP des AFSB le 29 juin 2017. Voir la décision du tribunal par le lien ICI.
[1] GPSO : Grand Projet du Sud-Ouest comportant les lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax avec leurs compléments les AFSB (aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux) et AFNT (aménagements ferroviaires au nord de Toulouse).
Nous pensons, nous espérons, qu’il en sera de même prochainement pour les recours contre les DUP concernant les AFNT (Tribunal administratif de Toulouse) et les LN-LGV (Conseil d’Etat).
En cela, et en concordance avec nos arguments développés dans nos recours, les informations et décisions provenant des instances ferroviaires ou gouvernementales tendent à nous conforter dans notre lutte.
Ainsi le président de la République, Emmanuel Macron, le Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire, Nicolas Hulot, et la ministre chargée des transports auprès de Nicolas Hulot, Mme Elisabeth Borne, viennent tour à tour d’éteindre les folles intentions des thuriféraires du GPSO.
Dès l’inauguration des nouvelles LGV Tours-Bordeaux et Bretagne-Pays de Loire le 1 juillet dernier le président E. Macron et le ministre N. Hulot ont clairement indiqué que le lancement de nouvelles LGV, dont le GPSO, ne serait envisagé qu’après un examen précis des projets et de leur mode de financement.
E. Macron entend donner la priorité à la rénovation du réseau existant quand il annonce notamment à FR3 Bretagne :
"La promesse que je veux qu'ensemble nous tenions pour les années à venir, c'est ceci : (...) ne pas relancer de grands projets nouveaux mais s'engager à financer le renouvellement des infrastructures (...), à les échelonner dans le temps"
Il est suivi en cela par Nicolas Hulot qui livre son avis dans les colonnes de La Dépêche le 2 juillet :
« Le ministre de l'écologie a également souligné qu'il fallait veiller aux « inégalités dans la mobilité ». « Il faut penser ensemble à nos priorités sur la mobilité. Pas nous de Paris, et vous ici », a-t-il poursuivi, indiquant que la priorité du gouvernement c'étaient les trains du quotidien ».
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Nicolas Hulot : "Priorité aux trains du quotidien"
2h04 : c'est le temps qu'il a fallu hier au train inaugural de la ligne à grande vitesse Paris-Bordeaux pour effectuer le trajet entre la gare Montparnasse, qu'il a quitté à 8h41, et celle de ...
Enfin on retiendra que la ministre chargée des transports, Elisabeth Borne, confirme les propos du président et du ministre en précisant dans Les Echos le 5 juillet :
« Il y a des priorités, chacun doit en prendre conscience. Nous ne pouvons pas poursuivre une politique des transports faite de promesses non financées, comme ce fut le cas ces dernières années. Sur le quinquennat à venir, près de 10 milliards de projets d'infrastructures ont été annoncés sans être financés, dont 7 milliards de projets nouveaux. Ma priorité, c'est d'assurer une mobilité pour tous et pour tous les territoires. Et cela passe d'abord par les transports de la vie quotidienne ».
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Elisabeth Borne : " Nous ne pouvons pas poursuivre les promesses non financées "
Que signifie la " pause " annoncée dans la construction de nouvelles infrastructures ? Les LGV inaugurées samedi sont donc les dernières ? Il y a des priorités, chacun doit en prendre conscienc...
On touche là le point crucial longtemps dénoncé par nous et d’autres dans les projets de LGV.
Au travers du SNIT de 2010, des travaux de la Commission Mobilités 21 de 2013, les gouvernements successifs et les présidents de Nouvelle Aquitaine (ex Aquitaine) et Occitanie (ex Midi Pyrénées), ont exprimé leur soutien au développement des LGV et émis ici et là moultes promesses quant à leur financement.
Toutefois aujourd’hui le constat est criant : la dette de l’Etat et de la SNCF atteignent des records et l’argent manque cruellement pour répondre au seul entretien des lignes ferroviaires actuelles (LGV et autres).
Elisabeth Borne engage donc dès à présent un processus de réflexion globale sur notre système ferroviaire. Elle annonce la constitution d’Assises de la Mobilité à l’automne qui devront préciser les infrastructures à rénover et leurs sources de financement et qui précédera la rédaction d’une loi d’orientation sur les mobilités en 2018.
Le président Macron y fait référence dans un article paru le 2 juillet dans latribune.fr :
« Il a ainsi annoncé pour le premier semestre 2018 une "loi d'orientation sur les mobilités". Cette loi conditionnera d'éventuels futurs grands projets. "Dans le premier semestre 2018, une loi des mobilités apportera des réponses à ces situations qu'on a laissées perdurer", évoquant les difficultés de transport dans certains territoires. "L'État ne lancera pas de grand chantier tant que la loi de mobilité ne sera pas adoptée", a-t-il par ailleurs précisé »
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Emmanuel Macron veut une loi d'orientation sur les mobilités en 2018
Emmanuel Macron a annoncé à Rennes une loi d'orientation sur les mobilités au premier semestre 2018, après des assises de la mobilité en septembre. Il veut donner la priorité aux " transports...
Tout cela laisse présager que des coupes drastiques interviendront dans les grands projets de LGV et le GPSO risque bien d’être repoussé aux calendes grecques.
Au-delà du seul problème de financement n’oublions pas que le système LGV/TGV des années 2010 s’enfonce dans un problème de rentabilité qui fait que la LGV Tours-Bordeaux va induire pour SNCF Mobilités un déficit annuel de l’ordre de 180 millions d’euros comme l’a annoncé le PDG de SNCF, Guillaume Pépy.
Enfin rappelons ici que nous dénonçons depuis longtemps les nuisances des LGV.
A ce titre les nuisances acoustiques pour les riverains, et la déperdition des biens immobiliers qui en résulte, constituent un problème majeur pour nos territoires.
Dès la mise en service des LGV Tours-Bordeaux et Bretagne une levée de boucliers se fait jour chez de nombreux riverains. Un peu tard toutefois pour ces derniers endormis souvent par les promesses de RFF (SNCF Réseau).
Des pétitions s’organisent comme en Ille et Vilaine mais aussi en Gironde ou en Charentes et en Poitou.
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Nuisances sonores : les riverains de la LGV veulent faire du bruit
D epuis la mise en service de la LGV, certains l'apprécient, ceux qui sont dans le train, et d'autres en subissent les nuisances, résume Philippe Brottier. Le maire de Fontaine-le-Comte a pu mesurer
Nuisances acoustiques sur la LGV Tours-Bordeaux
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LGV Paris-Bordeaux: les riverains exaspérés par les nuisances sonores
VIDÉO - L'ouverture de la ligne à grande vitesse Paris-Bordeaux suscite la colère des personnes habitant à proximité des voies ferrées. Les riverains, qui dénoncent de fortes nuisances sonor...
La LGV Tours-Bordeaux fait du bruit en Gironde
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LGV Bretagne-Pays de la Loire. Des riverains du Pays de Vitré lancent une pétition
Après l'ouverture de la nouvelle ligne à grande vitesse, les riverains s'estiment lésés par les nuisances. Une pétition est en ligne.
Les nuisances acoustiques de la LGV Bretagne-Pays de Loire
Là encore les promesses de modification des dispositifs antibruit par SNCF Réseau risquent bien de laisser les riverains dans une ambiance sonore excessive (+ de 70 à 80-88 décibels) durant de nombreuses années encore. La campagne de mesures acoustiques que doit lancer SNCF en septembre risque de laisser bon nombre d’habitants sur un constat d’impuissance.
Pour tous ceux qui se situent sur le tracé des LGV du GPSO ce qui se passe pour les LGV Tours-Bordeaux et Bretagne doit résonner comme une alerte et une incitation à refuser les dispositifs acoustiques qui devraient être de conception identique à celle implantée sur les deux LGV inaugurées début juillet.
LGVEA a plusieurs fois, dans son mémorandum de début 2015, et tout au long des discussions avec RFF, dénoncé ce manquement au respect de la tranquillité des riverains potentiels de la LGV.
Ne baissons pas les bras. Notre refus des LGV, notre souhait de voir les lignes actuelles rénovées et modernisées (avec notamment des protections acoustiques renforcées), doivent guider notre lutte pour la défense de nos territoires et leur environnement préservé.
Restons vigilants et volontaires.
Pour LGVEA
Le président Jean-Robert Thomas
27/07/2017