La nouvelle phase de consultation du public sur les GPSO par RFF s’ouvre aujourd’hui et on peut en consulter les modalités sur le site GPSO.
Conjointement RFF communique sur les résultats de la première étape de la consultation qui s’est déroulée entre le 4 et le 30 octobre dernier et on peut lire le bilan publié sur le site GPSO.
La première impression qui découle de cette lecture est un sentiment de « flop » pour une consultation menée pourtant avec tambours et trompettes.
RFF en effet avait déployé, pour consulter les habitants des 148 communes concernées par les fuseaux des GPSO, un arsenal communicatif sans précédent :
- installation de 160 « totems » avec documentation et questionnaires papier ou Internet
- diffusion de 285000 exemplaires de la lettre d’information GPSO n°6
- nombreux documents mis à disposition (environ 400 000 !).
Hélas le bilan est bien décevant puisque RFF n’a reçu que 281 avis au total dans lesquels il a considéré que 38 d’entre d’eux étaient nuls, soit seulement 243 avis au total retenus pour ce bilan. Encore faut-il noter que dans la Gironde, département où l’on compte environ 1 400 000 habitants, dont près de 300 000 dans les communes concernées par les GPSO, RFF n’a reçu que 45 avis soit 1 avis/6469habitants.
Mais si cette consultation semble avoir fait « pschitt » selon le terme utilisé en son temps par un président de la République on se doit de relever que les GPSO se rapportent à une affaire qui devrait coûter près de 15 milliards d’euros.
Il faudra donc noter que malgré un questionnaire RFF très orienté 30% des avis relevés dans ce bilan remettent en cause l’opportunité du projet, la grande vitesse et s’inquiètent du financement des GPSO (voir paragraphe 4.1).
Malgré ce que RFF, et nos grands élus, veulent laisser croire par une communication dispendieuse tous azimuts (plaquettes, presse, sondages…), on sent bien qu’une partie des Aquitains prend de plus en plus conscience de l’inutilité des GPSO et de leur inadéquation aux problématiques quotidiennes de transport dans nos territoires.
On aura compris que ces consultations vers le public sont un leurre ayant pour but de décerner à RFF un satisfecit sur le thème consultation/concertation.
La lecture de ce bilan, par ailleurs assez rébarbative, permet toutefois de pointer une fois de plus du doigt l’enfumage pratiqué bien souvent par RFF dans ses différentes informations.
Pour ceux qui auraient en mémoire de précédents articles sur ce blog, ou qui auraient assisté aux réunions publiques co-organisées par LGVEA, on notera que RFF indique page 16, répondant aux inquiétudes des habitants sur le risque d’expropriation : « …cependant, à ce stade des études, il n’est pas possible de connaître avec précision les propriétés qui devront être acquises, le tracé des deux lignes nouvelles n’étant pas défini. ».
Or RFF, dans son compte rendu de réunion du 4 mai 2010 sur la concertation menée sur les options de fuseaux sur l’Arruan (voir ici http://sd-2.archive-host.com/membres/up/8889538985686605/docs_gene/Presentation_RFF_4_mai_2010_etudes_complementaires_sortie_sud_Bordeaux.pdf), avait donné le chiffre de 20 bâtis (page 9) touchés sur un linéaire de 15 km (Bordeaux è Saint Médard d’Eyrans) puis 25 bâtis (page 25) pour les options Est A62 ou « viticole », alors que ce chiffre montait à 60 dans le cas de l’option Ouest A62 !!
Il faut dire que ces éléments, totalement contestables au regard des propos tenus aujourd’hui par RFF dans le bilan de la consultation, faisaient partie des critères de choix proposés par RFF au Préfet pour retenir l’option initiale du fuseau choisie par RFF depuis 2006 (option Est A62).
Les habitants de l’Arruan apprécieront !
Nous seront très attentifs lors de la poursuite de la consultation qui s’ouvre aujourd’hui.
Nous ne donnons pas de consigne quant à la participation à cette « consultation » chacun étant libre, citoyen et responsable. On notera simplement que les avis recueillis à cette occasion, notamment sur les propositions de tracés formulées par RFF, peuvent permettre, comme montré précédemment, de montrer notre opposition aux GPSO, fuseaux et tracés, et notre volonté d’être maîtres de notre environnement.
Jean-Robert Thomas – 20 décembre 2010
