La propagande pour les grands projets inutiles
Un article d’Alain DEVALPO dans la dernière livraison du Monde Diplomatique (Août 2012 – L’art des grands projets inutiles) vient à point nous rappeler quelle stratégie utilisent les ingénieurs et promoteurs de ces grands projets, telles les Lignes à Grande Vitesse (LGV), pour faire admettre au citoyen, et contribuable, « l’utilité publique » de ceux-ci.
A la lecture de cet article nous découvrons qu’elle ne constitue toutefois qu’un vecteur d’une propagande orchestrée par ceux qui, depuis des décennies, au sein d’une oligarchie soutenue par la technostructure, construisent ce qu’ils considèrent comme leur « grand œuvre ».
Alain DEVALPO a su analyser les mécanismes qui sous-tendent les motivations des ingénieurs chargés des projets de LGV et nous délivre point par point leur argumentaire tout en donnant à chaque fois la clef du subterfuge.
Rien n’échappe à sa plume acérée : la mise au pinacle d’une mobilité comme succédané d’une modernité, l’adoration pour l’exploit technologique, l’élitisme exacerbé entre les gouvernants des métropoles, le langage volontairement abscons de l’ingénieur qui n’entend dialoguer qu’avec ses pairs…
Là ne s’arrête pas l’entourloupe des thuriféraires des LGV.
Ils vont jusqu’à présenter des plans de financement où l’on retrouve depuis quelques années maintenant les fameux PPP (plan de partenariat public-privé) autorisant des investissements de plusieurs dizaines de milliards d’euros qui viendront accroître la « dette publique » sous couvert de décennies d’exploitation de la concession accordée au partenaire privé qui recueillera les péages sur ces LGV. Le contribuable perdra tout retour de sa participation à l’investissement et se verra doublement châtié en tant qu’usager forcé d’accepter les augmentations consécutives du prix du billet SNCF[A].
Le cas des LGV n’est toutefois pas un exemple unique de la distorsion économique que constituent les PPP car comme le souligne l’auteur de l’article : « D’autant que l’éventail des pyramides du futur ne cesse de s’élargir : groupes hospitaliers, centres commerciaux, quartiers d’affaires, infrastructures sportives, tours… ».
N’attendez plus pour lire ce que nous révèle Alain DEVALPO en suivant les liens ci-après (partie 1 http://sd-5.archive-host.com/membres/up/8889538985686605/docs_gene/article_Le_Monde_Diplomatique_Projets_inutiles.pdf et partie 2 http://sd-5.archive-host.com/membres/up/8889538985686605/docs_gene/article_Le_Monde_Diplomatique_Projets_inutiles_2.pdf ).
Bonne lecture
Jean-Robert Thomas 1 août 2012
[A] SNCF doit s’acquitter pour chaque sillon utilisé par un train d’un péage qu’il verse ordinairement à RFF détenteur des infrastructures ferroviaire. Dans le cas des PPP, c’est le tenant de la concession (par exemple VINCI pour la LGV Tours-Bordeaux) qui percevra durant 50 ans ces péages. Si ces péages deviennent trop importants dans le compte d’exploitation de SNCF cette dernière ne pourra qu’augmenter en conséquence ses billets de train pour compenser ce surcoût : on voit là tout l’art du piège des PPP pour le contribuable-usager !