Emplois : on se moque des Aquitains
Nous dénonçons depuis longtemps les effets d’annonce de la part des autorités (préfets...), des institutionnels (CRA...), des maîtres d’ouvrages (RFF) concernant les retombées mirifiques des chantiers LGV sur l’emploi local.
Après avoir vu, lu ou entendu des chiffres époustouflants de créations d’emplois attendues pour nos entreprises locales la réalité frappe à la porte maintenant que Vinci a obtenu le contrat de la LGV Tours-Bordeaux.
Que l’on se rappelle les évaluations divergentes et fantaisistes de certains :
« La construction de cette nouvelle ligne créera 100 000 emplois pendant une dizaine d'années », Alain Rousset le 27 février 2010 (cf. journal Sud-Ouest par Richard Picotin)
«Dans la phase génie civil, construction lourde, entre 2012 et 2015, il y aurait jusqu'à 4 200 emplois mobilisés », Philippe Ravache, directeur adjoint du groupement Liséa le 11 juin 2011 (cf. journal Sud-Ouest par Sylvain Viaut)
« Chaque année, de 2011 à 2016, 12 000 personnes seront mobilisées sur le chantier, de Bordeaux à Tours. Sur les trente kilomètres de Gironde, seule portion d'Aquitaine, cela représentera 1 500 personnes » le 22 janvier 2010 (cf. journal Sud-Ouest par Jean-Paul Vigneaud).
« François Burdeyron, de son côté, espère la création de 10 000 emplois directs et indirects sur six ans », François Burdeyron, préfet de la Charente le 28 mars 2009 (cf. journal Sud-Ouest par Stéphane Durand).
« Le représentant de l'Etat s'est engagé en annonçant entre « 1.300 et 1.500 emplois directs » en perspective sur l'ensemble du tracé », le 19 juillet 2011 (cf. journal La Nouvelle République.fr).
Aujourd’hui le soufflé semble retomber.
Par le média « Echos judiciaires Girondins », que l’on ne peut pas qualifier de partisan au sein de la presse, on apprend que le chantier de la LGV Tours-Bordeaux ne sera pas la manne céleste attendue et louée par tant d’hommes politiques de droite et de gauche pour nous faire croire au miracle économique de la LGV.
Ainsi on peut voir dans l’article d’Eric Moreau, qui parle «d’un chantier pharaonique qui s’étend sur 302 kilomètres auxquels s’ajoutent 42 kilomètres de raccordement et qui devraient fournir du travail à 4500 personnes », qu’Hervé Tricot, directeur de projet Liséa (concessionnaire de l’opération LGV Tours-Bordeaux) douche un peu les promesses de gascon des thuriféraires de la LGV en répondant: « Il ne devrait pas y avoir de développement de l’emploi localement. Ce seront plutôt des équipes qui existent déjà. Les postes que nous créerons seront sans doute plus vers le nord, en milieu rural, mais pas en Gironde qui est une zone très urbanisée ».
Comme dans de très nombreux chantiers de BTP de cette ampleur les constructeurs font appel à des équipes de professionnels qualifiés et itinérants.
Il faudra se rappeler cette intoxication médiatique de la part de nos grands élus et dirigeants quand viendra le temps de l’enquête publique pour le GPSO et son cortège de promesses.
Jean-Robert Thomas 19 juillet 2011