Nous avons sollicité les candidats aux législatives 2022 sur la 9ème circonscription de la Gironde.
Voir Lettre LGVEA aux candidats
Voici la réponse de Monsieur Sacha ANDRE, candidat de la NUPES.
Monsieur Le Président Lopez,
Pour faire suite à votre courrier du 16 mai 2022, je vous apporte les éléments de réponses suivants.
Etes-vous favorable au projet de LGV (GPSO) qui doit traverser nos territoires ?
Oui : o Non : √
Etes-vous favorable aux AFSB entre Bordeaux et Saint Médard d’Eyrans ?
Oui : o Non : √
Etes-vous favorable au RER métropolitain entre Saint Mariens et Langon ?
Oui : o Non : √
Etes-vous favorable à la rénovation et à la modernisation des voies ferrées existantes ?
Oui : √ Non : o
Commentaires éventuels :
Merci de votre sollicitation pour clarifier les positions des candidats aux prochaines élections législatives.
Vous avez parfaitement décrit la situation de ce sujet sensible qui touchera de nombreuses communes et habitants de notre circonscription et d’ailleurs.
Puisque votre courrier nous donne l’occasion d’une tribune, je vais préciser ici certains points concernant la politique que nous souhaitons mener en matière ferroviaire, celle-ci s’intégrant dans une politique de transport plus globale.
Comme vous le savez sans doute, le projet défendu par la NUPES s’articule autour d’une bifurcation écologique profonde pour limiter autant que possible l’artificialisation des sols qui entraîne des problèmes notamment autour de l’eau, du climat et de la vie tout simplement, et pour diminuer drastiquement les consommations d’énergie et de matières premières liées aux hautes technologies (métaux et terres rares).
Il s’agit là du volet environnemental, qui prend chaque jour plus d’importance, notamment dans la conscience de la jeune génération qui a majoritairement voté pour nous. Et notre spécificité d’une union populaire à la fois Ecologique ET Sociale est de réaliser cette bifurcation en prenant en compte pleinement les aspects sociaux, dans une approche globale, en s’appuyant sur ces deux piliers et en rajoutant le troisième, indispensable : la démocratie.
Vu sous ce prisme, tous les projets d’infrastructures de transport ne se valent pas et le bilan de ces dernières années est mauvais :
- aucune politique n’est planifiée pour répondre aux enjeux climatiques et environnementaux liés aux mobilités,
- des milliards d’euros sont engagés pour des grands projets inutiles et imposés (GPII) alors que les financements pourraient être plus utiles ailleurs,
- par exemple, les lignes du quotidien (Transport express régional, TER) souffrent d’un manque d’investissements chronique ; les trajets se rallongent et des lignes disparaissent.
Une fois dites ces considérations générales, il est aisé de comprendre nos positions.
1/ LGV
Bien entendu, la LGV s’inscrit dans ces projets, et nous y sommes radicalement opposés. Je suis conscient que certaines composantes de la Nupes ne sont pas sur cette ligne (en fait, certaines factions de certaines composantes), mais il faut se rendre à l’évidence : la modernisation et la rénovation des lignes existantes sont de tous les points de vue, et de très loin, la solution la plus satisfaisante, la plus pérenne, la plus juste pour améliorer la mobilité de nos concitoyen.ne.s et de leur descendance pour les décennies à venir.
Le TGV ne peut être le seul mode de déplacement de longue distance aussi nous voulons introduire des trains classiques Intercités et des trains de nuit sur les relations longues distances, mêmes desservies par le TGV, à des prix attractifs, fixes et à réservation facultative.
Se déplacer est une nécessité et un droit. Peu importe où on habite, chacun·e doit avoir accès à une offre de transport adaptée à ses besoins.
2/AFSB
Pour l’AFSB, s’il s’agit d’un oui au principe de rénovation, de modernisation et de fluidification du trafic permettant que les trains fréquents à arrêts fréquents et rapprochés côtoient les trains moins fréquents, longue distance, plus rapides ;
Il s’agit d’un non concernant les AFSB présentés aujourd’hui qui ne sont qu’une première étape de développement de la LGV, que nous ne souhaitons pas. Cette position est également motivée pour les raisons que vous évoquez dans votre courrier : trop d’impact pour les riverains, pour les bourgs de Cadaujac et Saint-Médard d’Eyrans, et facture trop élevée.
Je parle ici de refaire une concertation, de mieux prendre en compte l’impact sur les riverains et sur l’environnement, et d’envisager des pistes techniques modernes permettant d’optimiser le partage de la ligne et son taux d’utilisation.
3/ LE RER
Pour le RER Langon-Saint-Mariens, de toute évidence, votre expertise montre que la demande n’est pas suffisante pour entamer des travaux d’une telle ampleur et d’un tel impact.
Un point me fait néanmoins penser que cette demande pourrait évoluer à moyen et long terme … Et un point me fait le souhaiter.
- La hausse probablement durable du prix de l’essence, les incitations très fortes pour les gens à se séparer de leur voiture ou à acquérir des véhicules électriques onéreux font que l’avenir de la mobilité hors métropoles passe sans conteste par un recours (non-exclusif, bien entendu) au ferroviaire.
- La métropolisation, les énormes métropoles qui aspirent toute l’activité économique et culturelle ont un pendant factuel et systématique qui est l’abandon des territoires ruraux, les difficultés et l’isolement pour les petites villes qui perdent leurs commerces et leur vie.
Penser l’avenir du monde rural et péri-urbain, c’est offrir la possibilité de décentraliser les pensées, les activités et donc les déplacements.
Mon niveau d’expertise n’est pas suffisant pour savoir si ces déplacements entre villes hors métropole doit se faire par la construction de voies ferrées les reliant directement entre elles ou bien en franchissant un pas qualitatif important dans l’intermodalité des transports et les correspondances au niveau de Bordeaux.
Mon à priori est que construire des nouvelles voies ferrées présenterait des impacts environnementaux, fortement négatifs sur les territoires traversés. Toutefois, avec des lignes TER et des arrêts dans ces territoires, il y aurait au moins des bénéfices en contrepartie.
Ma réponse sera donc de dire oui au principe général de Transports Régionaux Express, et donc en particulier au ralliement de Saint-Mariens à Langon ; mais il faut le faire avec une méthode de concertation plus démocratique, plus compatible avec la bifurcation écologique que ce qui se fait jusqu’à maintenant. Si une telle ligne doit se faire, elle doit se faire pour le développement des territoires ruraux et non pour renforcer l’attraction de la métropole bordelaise.
4/ Concernant l’aménagement et la rénovation du réseau existant
Ces dernières décennies, les investissements se sont concentrés sur le réseau à grande vitesse, au détriment des transports du quotidien.
En-dehors de quelques axes, le réseau ferroviaire français est aujourd’hui à l’abandon : fermetures de lignes, allongements de temps de parcours, gares peu qualitatives. Nous souhaitons mettre en œuvre un grand plan de régénération du réseau ferré existant. L’infrastructure ferroviaire n’est utile qu’associée à une offre cadencée et robuste, suffisamment fréquente pour être attractive, sur le modèle suisse.
Notre programme prévoit d’augmenter les fréquences de TER en concertation avec les élu·es, les syndicats et les associations d’usager·es via des comités de lignes.
Sacha André
Candidat NUPES 9eme circonscription de Gironde