LGVEA, avec 11 autres Co requérants (associations, fédération départementale des chasseurs de Lot-et-Garonne, association d’élus de Gironde et Lot-et-Garonne, communauté de communes de Montesquieu), vient d’obtenir du Tribunal Administratif de Bordeaux l’annulation de la DUP des Aménagements Ferroviaires au Sud de Bordeaux (AFSB).
Cette reconnaissance juridique du bien fondé de nos arguments contre un projet « d’inutilité publique » vient à propos confirmer que les infrastructures LGV/TGV ne représentent plus « un progrès » pour le citoyen/contribuable/usager des années 2010-2020.
Les 30 à 40 dernières années de « tout LGV/TGV » démontrent aujourd’hui qu’elles ont asphyxié l’indispensable modernisation et rénovation de notre réseau ferroviaire classique. Les dizaines de milliards d’euros engloutis dans ce secteur de la grande vitesse ferroviaire ont manqué pour maintenir en état le réseau existant où circulent la majorité des trains du quotidien.
Ce sont ces derniers qui voient passer journalièrement 8 à 10 millions de voyageurs/jour au regard seulement des quelques 300000 usagers/jour pour le TGV.
C’est ce qu’est venu rappeler Gilles Savary, ex-député de la 9ème circonscription de la Gironde, lors de notre assemblée générale du 30 juin 2017.
Notre association, et ses adhérents, redisent aujourd’hui leur détermination contre le Grand Projet du Sud-Ouest (GPSO) et leur attachement à la rénovation-modernisation des voies ferrées existantes.
Face à nous, telle une ligne Maginot d’un autre siècle, campent quelques grands élus autocrates enlisés dans une idée du « progrès » totalement dépassée.
Ils sont maintenant bien seuls au regard des milliers de citoyens, des dizaines et dizaines d’élus locaux (maires, conseillers municipaux, conseillers départementaux, conseillers régionaux) qui se mobilisent auprès de nous pour réclamer l’arrêt des LGV du GPSO et ses aménagements annexes (AFSB et AFNT)[1].
[1] AFSB : aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux, AFNT : aménagements ferroviaires au nord de Toulouse, tous deux intégrés dans le projet global de LGV du GPSO.
Bien mieux le nouveau président de la République, Emmanuel Macron, et le ministre de la transition écologique et sociale (par ailleurs en charge des transports), Nicolas Hulot, viennent de mettre un frein aux extensions de la LGV Tours-Bordeaux au sud de Bordeaux. Ils estiment qu’il faut « réorienter les priorités » et « s’engagent à financer le renouvellement des infrastructures insuffisamment entretenues ».
Rappelons à ce propos que nous avons plusieurs fois fait écho aux mises en garde sur la détérioration du réseau ferré existant pointé pourtant par l’Ecole Polytechnique de Lausanne à deux reprises.[1]
Aujourd’hui, mis à part quelques thuriféraires obstinés, la raison semble l’emporter avec les avis négatifs des commissions d’enquête publique sur les AFNT et les LGV du GPSO, l’annulation de la DUP des AFSB, les déclarations du président Macron et de son ministre Hulot et même la réticence « financière » de la nouvelle députée de la 9ème circonscription de la Gironde, Sophie Mette.
[1] Voir à ce sujet des deux rapports publiés par l’EPFL en 2005 et 2012.
Alors notre détermination reste intangible pour réclamer, avec nos amis co-requérants, l’annulation de la DUP concernant les AFNT devant le TA de Toulouse et l’annulation de la DUP des LGV « Bordeaux-Toulouse » et « Bordeaux-Dax » devant le Conseil d’Etat.
Il faut rappeler d’ailleurs, alors que l’on évoque ces jours-ci la résistance contre le GPSO en Sud-Gironde, que seule LGVEA en Gironde ,adossée avec la Communauté de Communes de Montesquieu, s’est associée avec des associations du Lot-et-Garonne, du Tarn-et-Garonne et de Haute-Garonne pour porter recours contre la DUP des AFSB auprès du TA de Bordeaux mais aussi contre la DUP des AFNT et des LGV. Les autres associations girondines, landaises et basques ont porté recours contre la seule DUP des LGV « Bordeaux-Toulouse » et « Bordeaux-Dax ».
Restons humbles et vigilants. L’annulation de la DUP des AFSB constitue une réelle victoire pour nous mais elle n’est qu’une étape dans le bras de fer que nous avons engagé contre le GPSO dans son entier.
La détermination de LGVEA et de ses adhérents reste entière pour faire gagner la défense de nos territoires.
Pour LGVEA
Le président Jean-Robert Thomas – 4/07/2017