L’ARAFER avait tancé les représentants de l’Etat qui présentaient un contrat de performance ubuesque.
Son avis n°2017-036 du 29 mars 2017 listait de nombreuses carences dans les termes du contrat présenté avec notamment :
- La trajectoire financière de SNCF à 10 ans
- Les taux de péages qui dépassent une inflation moyenne
- L’absence de plan de conservation des lignes ferroviaires
- Des objectifs de performance non définis et un manque d’indicateurs
- Des orientations tarifaires voyageurs et fret
- Une poursuite de la dérive de l’endettement…
L'avis de l'ARAFER est en lecture via le lien suivant:
La Commission de l’Aménagement du territoire et du développement durable a audité Bernard ROMAN président de l’ARAFER et Patrick JEANTET président de SNCF Réseau ce 19 avril dernier. Son président, Hervé MAUREY, a dénoncé aussitôt la méthode de l’Etat qui n’a pas respecté les formalités de présentation des dossiers au préalable devant les sénateurs de la Commission.
Le compte rendu de cette Commission est consultable par le lien ci-dessous.
http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20170417/devdur.html#toc3
La signature annoncée du contrat pour le lendemain matin 20 avril acte une façon plus que cavalière du pouvoir exécutif envers les élus comme l’écrit Hervé MAUREY :
"Toujours sur la forme, je l'ai dit ce matin devant le conseil de surveillance, je considère qu'il n'est ni acceptable ni convenable que le Gouvernement signe, à trois jours de l'élection présidentielle, un contrat qui va déterminer la relation entre l'État et la SNCF pour dix ans".
Ce dernier s’appuyant sur les propos de Bernard ROMAN insiste sur un point positif (34 milliards d’euros sur 10 ans pour améliorer le réseau qui a été délaissé pendant 20 ans au seul profit de la grande vitesse) mais aligne des points négatifs avec notamment :
- L’absence d’un plan des lignes du réseau à conserver
- L’incertitude sur la géographie du développement du réseau avec en particulier le projet pendant de la LGV Bordeaux-Toulouse
- La liberté prise dans le respect de la « règle d’or » qui vient juste d’être officialisée par décret
- Les augmentations tarifaires excessives voyageurs (+3,2% en 2024) et fret (+9,6% en 2026) !
- Un désendettement pas assuré sur la durée du contrat par l’Etat avec une prévision de montée de la dette à la fin de l’exercice (43 milliards d’euros è 63 milliards d’euros) et + 400 millions d’euros/an ensuite...
On ne peut voir dans ces différentes critiques que l’affichage officiel de nos alertes successives sur l’obsession mortifère d’une politique du tout TGV/LGV, par les ministres successifs depuis plus de 10 ans, et la cohorte des néo féodaux sous la houlette des Alain Rousset, Martin Malvy et aujourd’hui Carole Delga, Alain Juppé…
Qui reprendra la main dans le prochain gouvernement pour que l’Etat « stratège » assure sa mission pour un ferroviaire au service de l’usager, dans le respect de la démocratie participative avec le citoyen/contribuable ?
Nous resterons particulièrement vigilants et motivés pour faire entendre leurs voix.
Pour LGVEA le président Jean-Robert Thomas