LGV et Y basque, on ne nous dit pas tout...
On croyait, à entendre le leitmotiv permanent des partisans des LGV du GPSO, Alain Rousset en tête, que l'Espagne attendait désespérément la LGV française à la frontière pour enfin voir la connexion ferroviaire internationale.
En 2011 le quotidien Sud-Ouest titrait que « l'Espagne a un train d'avance sur la France »
#http://www.sudouest.fr/2011/07/26/lgv-l-espagne-a-un-train-d-avance-460191-736.php.
Le ministre espagnol des transports déclarait alors que la voie ferrée nouvelle espagnole arriverait à la frontière en 2016, la France, par son ministre des affaires étrangères, prévoyant elle la jonction française vers 2020.
Alain Rousset enfonce le clou en 2012 en expliquant dans le Journal du Pays Basque que « de l'autre côté des Pyrénées l'Y basque sera achevé en 2017 »
#http://fr.calameo.com/read/0026989696a00ad8dec44
Mais voilà la réalité technique et économique est têtue.
Aujourd'hui c'est par un article de Michel Garicoix pour Objectif Aquitaine/ La Tribune que l'on apprend que la grande vitesse vers l'Espagne est suspendue au Y basque.
Si l'on peut lire que « ...le gouvernement de Madrid semble approcher d'une majorité suffisante pour faire adopter son budget 2017 » on peut réinterroger cet optimisme dans un projet, l'Y basque, « … dont la mise en service a dérapé de 2013 à 2016, puis 2018, maintenant 2019 et plus probablement 2020 ».
L'optimisme de certains décideurs confine parfois au catéchisme libéral qui veut imposer des infrastructures ferroviaires à grande vitesse anachroniques et dispendieuses.
En se rappellera que l'Espagne a du fermer en 2011 le service TGV (AVE) sur une LGV déclarée en faillite au bout de 6 mois.
On peut se reporter à un article du Huffington Post de 2011 pour apprendre que RENFE supprime la liaison AVE entre Toledo, Albacete et Cuenca.
#http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2011/06/29/2536037_tolle-en-espagne-une-lgv-decalree-en-faillite-au-bout-de-6-mois.html
L'Espagne peut être fière de sa croissance actuelle (3,2% en 2016, 2,5% pour l'estimation 2017) mais elle reste sous le joug conjugué d'une forte inflation, d'un déficit à 3,1% du PIB, ce qui fait dire au ministre du budget espagnol, Christobal Montoro, que 2017 « sera l'année la plus difficile de la législature avec un budget exigeant prévoyant 16 milliards d'euros d'économies ».
#http://www.lavoixdunord.fr/111376/article/2017-01-30/espagne-croissance-soutenue-en-2016-mais-devrait-ralentir-en-2017
Dans ces conditions on devra peut être attendre encore de nombreux mois avant que les rails de l'Y basque arrivent à Irun.
Faut-il alors en France pousser à la construction d'une LGV Bordeaux-Dax, puis Dax-frontière espagnole, qui risque d'attendre la connexion espagnole ?
Faut-il dépenser plus de 10 milliards d'euros pour un GPSO qui s'arrêtera à Dax dans un premier temps avec un coût au km d'environ 25 à 30 millions d'euros ?
Faudra-t-il s'obstiner à construire la branche Dax-frontière sachant que celle-ci coûtera, aux dires même de l'ancien responsable RFF, environ 50 millions d'euros/km ?
Devra-t-on poursuivre un projet démentiel, totalement déconnecté du besoin des Français en matière de mobilité ferroviaire au quotidien ?
Peut-on encore sacrifier cette dernière quand on se rappelle ce que déclarait François Fillon en inaugurant la LGV Rhin-Rhône : « Qui serions-nous si nous laissions aux générations futures quelques milliers de kilomètres de ligne à grande vitesse, et, à côté, 30.000 km de voies non entretenues à reconstruire?
A méditer en ce début 2017.