Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 février 2017 4 02 /02 /février /2017 14:12
la Faune - Source roxanneetmaudeitalie.blogspot.com

la Faune - Source roxanneetmaudeitalie.blogspot.com

Le processus ERC (Eviter, Réduire, Compenser) s’invite de plus en plus dans les grands projets d’infrastructures afin de prendre en compte l’atteinte à la biodiversité qui en résulte irrémédiablement.

Le législateur intervient depuis plusieurs années maintenant pour réguler, sans l’annuler, cette atteinte.

Ces derniers mois le Sénat procède à des auditions dans le cadre d’une Commission d’enquête dénommée « Commission d'enquête sur la réalité des mesures de compensation des atteintes à la biodiversité engagées sur des grands projets d'infrastructures, intégrant les mesures d'anticipation, les études préalables, les conditions de réalisation et leur suivi ».

Nous donnons ici quelques échos de ces auditions qui examinent la « compensation écologique» intervenant pour des infrastructures qui fractionnent nos territoires : l’autoroute A65 et la LGV Tours-Bordeaux.

 

Mercredi 18 janvier 2017 Présidence de Mme Sophie Primas, vice-présidente

Audition de M. Patrick Jeantet, président directeur général, M. Bernard Torrin, directeur de l'environnement et du développement durable, de SNCF Réseau et Mme Corinne Roecklin

 

P. JEANTET Indéniablement, les milieux sont fragmentés par les lignes ferroviaires. Mais elles n'engendrent pas que des effets négatifs. À travers le programme TRANSFER (Transparence écologique des infrastructures ferroviaires), nous constatons que les lignes ferroviaires peuvent avoir des effets positifs, notamment longitudinaux. Les lignes sont des corridors de biodiversité

On reste dubitatif sur les effets « positifs » qu’auraient les infrastructures ferroviaires sur l’axe longitudinal : la fermeture grillagée qui est imposée le long des LGV ne paraît pas adaptée à des corridors de biodiversité. Les traversées perpendiculaires sont principalement ouvertes à la circulation des espèces entre voies bleues et vertes.

 

P. JEANTET L'anticipation de la réalisation des compensations> est un autre enjeu. Tant que le projet n'est pas définitivement confirmé, on ne mène pas <de compensation>. Elle intervient en aval du processus et se heurte parfois à des difficultés foncières. Anticiper ces enjeux, dès les premières phases du projet, par exemple par la réalisation de réserves foncières, serait intéressant, <même si financer la compensation sans certitude sur la réalisation du projet> peut être un autre problème

On lit ici la limitation principale au processus « compenser ». Il intervient très en aval dans le projet d’infrastructure, en phase construction au mieux, au-delà au pire. Le cas de la LGV Tours-Bordeaux est ici symptomatique.

 

B. TORRIN La plupart des groupes faunistiques adaptent leur comportement en traversant les sections courantes lorsque celles-ci ne sont pas hermétiquement closes, et empruntent les ouvrages existants, spécifiques ou non : passages grande faune, passages agricoles, routes, rétablissements routiers, barrages hydrauliques, buses sèches, etc. » On a souvent l'image d'une infrastructure linéaire infranchissable ; les études scientifiques ont bien montré, et c'est important, que la fragmentation n'est pas irrémédiable.

Si les ouvrages « ouverts » comme les viaducs, les passages grande faune sous la voie, certains passages aériens sur la voie peuvent concourir à la transition des espèces du milieu naturel ils ne sont pas opérants à 100%. D’autre part si quelques espèces utilisent plus facilement ces dispositifs (cerfs, sangliers…) les espèces invertébrées ont de grandes difficultés à utiliser les voies vertes et bleues.

Viaduc de la LGV en Charente (16) Source vinci-construction.fr

Viaduc de la LGV en Charente (16) Source vinci-construction.fr

B. TORRIN Pour assurer la maîtrise de la végétation de nos voies, nous faisons appel à des méthodes à la fois mécaniques et chimiques. Sur la plateforme, notre objectif « zéro végétation » est tiré par des critères de sécurité : au même titre que sur les routes, cela est nécessaire pour voir les signaux, assurer la surveillance des installations, le dispositif de retour de courant, et la stabilité de la plateforme. Aux abords des voies, nous avons une règle de gestion plus raisonnée. Cependant, nous avons des pistes le long des voies, qui permettent le cheminement de nos personnels, des services de secours, mais également des clients en cas de transbordement par exemple. Ces contraintes nécessitent une bonne maîtrise de la végétation. Sur les 30 000 km de voies du réseau, nous utilisons des traitements phytopharmaceutiques qui ont été optimisés : depuis 10 ans, nous avons divisé par trois la quantité de produits utilisés ; nos personnels sont formés. Nous avons également développé des méthodes innovantes : nos trains désherbeurs sont équipés de GPS, ce qui permet de couper l'épandage de produits phytopharmaceutiques au droit des cours d'eau ou près d'une zone de captage d'eau potable. Nous sommes en conformité avec tous les arrêtés préfectoraux en la matière.

Si comme l’indique B. Torrin le concessionnaire vise à la conformité avec les arrêtés préfectoraux nous ne pouvons que regretter que la (les) loi(s) sur l’arrêt de produits phytopharmaceutiques peinent à réduire drastiquement cet emploi.

 

M. Ronan Dantec, rapporteur. Comment expliquez-vous la condamnation de COSEA en décembre dernier pour plusieurs manquements aux réglementations en vigueur, et notamment l'absence de filtres pour la qualité des eaux, pourtant bien prévus dès le départ ? Quel bilan tirez-vous de cette condamnation ? Avez-vous assuré un suivi suffisant ? L'État a-t-il rempli ses obligations ?

 

B. TORRIN Ces quelques erreurs impardonnables ont été sanctionnées. Il y a eu une très bonne réaction des équipes, en termes d'organisation, de moyens, de compétences pour une mise en conformité très rapide. Depuis de très nombreux mois, les observations que nous pouvons avoir sont minimes

Les exemples cités montrent bien la fragilité des mesures sur le terrain. Les « erreurs impardonnables » auraient pu être d’une autre ampleur et irrémédiables pour le milieu écologique.

 

M. Ronan Dantec, rapporteur. Comme vous l'avez dit, vous êtes <chargés de veiller au bon déroulement de la concession et au respect des réglementations en matière d'environnement>. Suite au problème sur la concession, c'est bien votre part de suivi et d'intervention que j'interroge.

 

M. Patrick Jeantet. Le suivi du chantier est <assuré par les services du Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (CEREMA)>. Ils effectuent des <visites régulières pour contrôler l'atteinte des objectifs environnementaux>. Nous allons, cette année, réceptionner les travaux : le CEREMA poursuivra sa mission dans cette nouvelle phase pour contrôler toutes les obligations liées au projet, et pas uniquement les obligations opérationnelles.

On est bien dans un processus aval où on procède au constat des mesures de compensation et de leur adéquation aux dispositions des arrêtés dérogatoires.

La dégradation environnementale initiale du projet d’infrastructure est irrémédiable.

Ces dispositions sont rappelées ci-après par le responsable de la DGITM.

 

F. Poupard DG de la DGITM - De nombreux projets d'infrastructures sont réalisés dans le cadre de contrats délégués, confiés à des concessionnaires ou à des partenaires privés. La responsabilité d'obtenir les autorisations administratives utiles pour réaliser le projet, qu'il s'agisse de celles à produire au titre de la loi sur l'eau ou des dérogations sur les espèces protégées, est portée par le maître d'ouvrage privé ou le concessionnaire. Ce maître d'ouvrage est alors soumis aux obligations de l'annexe ERC de la DUP, à celles qui figurent dans le dossier des engagements de l'État, ainsi qu'aux dispositions du contrat de partenariat qui prévoient des pénalités en cas de non respect de ces obligations. Le contrôle exercé par la personne publique délégante n'a en revanche pas vocation à se substituer <à la police de l'environnement> qui a <en charge le contrôle du respect des obligations environnementales du maître d'ouvrage privé ou délégué

On comprend mieux ainsi l’éclatement administratif du contrôle environnemental dans différents organismes qui conduit, selon nous, à une dilution des responsabilités préjudiciable au respect de la nature et du milieu.

On peut en avoir une idée dans la consultation des sites des organismes évoqués ici et là : CEREMA (CETE, SETRA…), DGITM, AFB (ONEMA), CNPN

 

M. François Poupard. La décision de faire une ligne rapide entre Tours et Bordeaux relève d'une politique d'aménagement du territoire, et ne peut évidemment pas être prise par les seuls ingénieurs. Une décision politique ne correspond jamais totalement à une analyse économétrique froide, ce qui est bien naturel. Certes, elle ne doit pas non plus être irrationnelle : lorsque des milliards d'euros sont en jeu, la rationalité prend une place considérable nous y veillons.

L'arbitrage entre investissements nouveaux et maintenance est une vraie question, qui a des <conséquences aussi sur l'environnement> : si l'on engage de nouveaux projets coûteux, le parc existant n'est pas adapté. Du point de vue technique, il est possible de sacrifier la maintenance pendant un ou deux ans. Au delà, le coût du rattrapage dépasse celui de l'entretien régulier.

Nous le voyons bien avec notre réseau ferroviaire, pour lequel il faudra investir 30 milliards d'euros en dix ans.

Loin d’être rassurant F. Poupard reprend nos arguments quant aux choix qui président dans le domaine des infrastructures. La décision politique l’emporte souvent sur la rationalité et l’utilité publique d’un projet. Il confirme clairement que le choix initial entre modernisation du réseau ferré et développement de nouvelles LGV est au cœur socioéconomique, et environnemental, de la réflexion citoyenne qui devrait être menée selon la démocratie participative, si souvent évoquée, si souvent ignorée.

La Biodiversité

La Biodiversité

Jeudi 19 janvier 2017 – Audition de M. Patrick Lantrès, président du comité « TGV réaction citoyenne »

 

P. Lantrès  Président du Comité Réaction Citoyenne

Aux différents stades des études car, vingt ans pour construire une ligne, c'est extrêmement long au fil de l'avant projet sommaire (APS) et de l'enquête d'utilité publique (EUP) de 2000 à 2005 pour le tronçon Angoulême-Bordeaux, puis en 2007, pour le tronçon Tours-Angoulême, l'impression des élus et de la population était que tout était joué d'avance. A-t-on cherché à éviter ?

Non. À réduire ? Oui, mais au strict minimum et quand cela ne coûtait pas trop cher. <À compenser> ? Oui, mais au strict minimum légal.

Patrick Lantrès est un fervent défenseur de l’environnement et des territoires traversés par la LGV Tours-Bordeaux. Sa longue expérience auprès de nombreuses associations regroupées dans le Comité Réaction Citoyenne est un gage de la pertinence de son témoignage.

 

P. Lantrès : Lors de notre recours en annulation auprès du Conseil d'État, le rapporteur public a en substance proposé dans ses conclusions que les aménageurs prennent en compte les alternatives possibles au projet mais également l'aménagement de la voie existante plutôt que la construction d'une nouvelle ligne. Même si nous n'avons finalement pas eu gain de cause, je peux en déduire que l'évitement, dans le cadre de cette ligne, n'a pas été mis en œuvre.

On retrouve ici la confirmation que le processus ERC actuel obère souvent les termes éviter et réduire pour ne conserver au pire que la compensation.

On peut vérifier que cela est toujours d’actualité dans les projets de LGV du GPSO.

 

M. Patrick Lantrès. Au risque de me faire des ennemis, je rappelle que chez RFF, on a affaire à des fonctionnaires, dont le raisonnement est borné. Chez LISEA, ce sont des professionnels de la négociation. C'est le jour et la nuit.

Il est possible de parler avec les gens de LISEA. Peut être est-ce parce qu'ils n'ont pas peur du Comité TGV, quoique... Nous avons bloqué des TGV à plusieurs reprises, nous aurions pu recommencer. Peut être notre lobbying auprès des élus et de certaines personnes a-t-il porté ses fruits ? Le fait est que LISEA a abordé les problèmes de manière positive. Par ailleurs, RFF devait imposer le projet, tandis que LISEA n'avait plus de questions à se poser à cet égard : elle avait à se débrouiller avec le projet. Peut être aussi cette société a telle <une certaine culture de l'environnement> ? Ce projet n'était pas son coup d'essai.

Enfin, ayant l'habitude d'être « embêtée » par les associations, peut être sait-elle les caresser dans le sens du poil ?

On a ici un avis particulier et presque iconoclaste envers les acteurs RFF et LISEA.

Si le premier semble recueillir le courroux de P. Lantrès, LISEA est plus ménagé. P. Lantrès a bien raison de dire qu’il peut se faire des « ennemis » car certains milieux associatifs sont totalement réticents à toute discussion avec les concédants et concessionnaires de LGV. P. Lantrès poursuit :

RFF a aussi l'habitude de traiter avec les associations, mais les discussions ne sont pas sereines. Pour ma part, j'ai horreur de telles discussions. Même si LISEA n'est pas irréprochable, au moins nous ont-ils écoutés. C'est important.

Je vais maintenant faire le vilain petit canard. J'avoue que cela me contrarie que l'homme soit exclu de la biodiversité. Lorsque j'essaie d'expliquer notre action, je m'entends souvent demander : « Et l'homme dans tout cela ? ».

On sera là en phase avec P. Lantrès. Pour sa part LGVEA a toujours inclus l’homme au sein de la biodiversité dans ses remarques et actions contre les projets inutiles que sont aujourd’hui les LGV. Il précise :

À aucun moment le public n'a été associé aux décisions, contrairement aux associations. Dans l'étude d'avant projet sommaire, dans les enquêtes d'utilité publique, lors des réunions organisées à notre demande, à celles des communes, lors des réunions des commissaires enquêteurs, il n'a jamais été question de biodiversité. Ce n'était pas le problème.

En réunion publique, lorsqu'on dit à la population qu'on va lui accorder un  double vitrage et qu'on lui explique par ailleurs que l'on va dépenser telle somme pour acheter de nouveaux terrains pour l'outarde, elle nous répond : « Et nous ? ». Un habitant m'a fait remarquer que les dossiers des enquêtes publiques comprenaient dix à quinze fois plus de pages consacrées aux animaux qu'à l'homme. Comment la population pourrait-elle adhérer à un projet sachant que les dossiers d'enquête publique peuvent compter 2 000 pages et peser 18 kilos ?

Là encore on peut adhérer aux remarques de P. Lantrès : le dossier d’enquête publique pour le GPSO comportait environ 12000 pages A3 !! Enfin il met au centre de l’attention environnementale la part de l’Homme :

Pour notre part, nous faisons de l'information. Pour attirer le public, il faut prendre en compte l'homme dans la biodiversité, de façon officielle.

<Prévoir des compensations importantes en cas d'atteinte à la biodiversité> est une bonne chose, mais ce n'est pas assez : pourquoi ne pas en prévoir un minimum pour l'homme ? Comment le public peut-il s'intéresser à la préservation de la biodiversité alors qu'on lui demande de se taire, qu'on lui dit que la ligne se fera, mais qu'on n'en fera qu'un minimum pour lui ?

J'ai lu les comptes rendus des travaux de votre commission d'enquête sur la biodiversité. Ils me confortent dans l'idée que l'homme doit être au cœur de la biodiversité. Si je ne me trompe pas, cinq hominidés sont en voie de disparition. Dans l'arbre de vie, l'homme se situe juste à côté. Pourquoi s'intéresserait-on aux hominidés et pas à l'homme ? D'aucuns penseront que je suis hors sujet, mais je ne le suis pas. On n'intéresse l'homme à ces problèmes qu'à la maternelle, où l'on fait faire des herbiers aux enfants. Ensuite, c'est fini !

L'Agrion de Mercure

L'Agrion de Mercure

Mardi 31 janvier, MM. Laurent CAVROIS, président de Ligne à Grande Vitesse Sud Europe Atlantique (LISEA), et Thierry CHARLEMAGNE, directeur de l’environnement et du développement durable (LISEA),

 

Cette audition peut être consultée sur le site du Sénat ICI

La Commission s’inquiète que LISEA ait poursuivi ses travaux sur la LGV Tours-Bordeaux après divers avis du Conseil National de la protection de la Nature (CNPN).

On pourra se reporter à l’avis du Comité Permanent en date du 14 septembre 2016.

Elle constate que LISEA/COSEA ont été reconnus responsables d’atteinte à la biodiversité par le tribunal : on pourra consulter une analyse de ce dossier rapporté par Médiapart sous la plume de Jade Lindgaard et mis en ligne par sur Internet et aussi un commentaire de France Nature Environnement sur ce même dossier.

On assiste là à un « ping-pong » entre LISEA et le concepteur/constructeur COSEA face aux questions précises de la Commission du Sénat.

Au-delà des énoncés classiques de LISEA au regard des contraintes ERC, et leurs arguments de grennwashing, on comprend que ces procédures ERC découlant de la loi restent floues pour le concessionnaire (voir loi n° 2016-1087 du 8 aout 2016).

Les éléments économiques viennent aussi complexifier leur mise en œuvre puisque la Commission a de nombreuses interrogations sur le coût de ces mesures environnementales pour LISEA et les finances publiques.

On pourra suivre notamment les questions pertinentes et radicales de la sénatrice Evelyne DIDIER qui évoque l’architecture de concession entre LISEA et SNCF Réseau (ex RFF). Les flèches décochées par la sénatrice tentent de comprendre la part des financements publics (environ 4 milliards d’euros) dans le financement global et les conditions du contrat sur le TRI, le retour sur bénéfice pouvant être rétribué à l’Etat en cas de profit sur la durée de la concession, les valeurs de péages perçues par LISEA…

On comprend rapidement que l’on est là au cœur du dossier et LISEA fait état à plusieurs reprises du caractère confidentiel des valeurs économiques et financières du contrat de concession pour ne pas répondre publiquement à la commission. Des questions écrites et réponses écrites pourront être échangées sous le sceau du secret entre LISEA et les membres de la Commission : on retrouve là le manque de transparence constant dans les affaires où circule l’argent public…

Une autoroute inutile et non rentable : l'A65

Une autoroute inutile et non rentable : l'A65

Audition de Monsieur Philippe Barbedienne, directeur de la SEPANSO -1er février 2017

Il est question à plusieurs reprises de grennwashing dans les propos de P. Barbedienne.

Pour lui, dans une présentation construite et argumentée, la procédure ERC est un marché de dupe car l’évitement et la réduction des atteintes à la biodiversité dans les grands projets d’infrastructure (autoroute, LGV…) ne sont pas privilégiées au regard de la seule (maigre) compensation.

Il énonce clairement les contraintes et les compétitions des espèces transférées ou implantées dans les zones de compensation.

Les nombreux exemples qu’il donne dans le dossier de l’autoroute A65 confirment les méthodes employées par les concessionnaires et l’aval qui leur est donné par les autorités.

Les comités de suivi des mesures de compensation, s’ils existent, demeurent difficiles dans leur fonctionnement : manque de moyen et de temps pour les associations environnementales pour participer à toutes les réunions et visites, carence des comptes rendus de ces réunions…

P. Barbedienne n’oublie pas d’insister dans son argumentation sur le fait majeur dans ces dossiers d’infrastructures.

Ils doivent au préalable être ouverts à un véritable débat public déroulant dans l’ordre la procédure ERC.

Ils ne peuvent être validés et étudiés que si le caractère primordial « d’utilité publique » est prouvé initialement.

C’est ainsi que pour l’A65 les faits prouvent aujourd’hui que le choix d’une nouvelle autoroute  face à l’aménagement de la route existante n’était pas pertinent : pertes d’exploitation annuelles continues de la part d’Aliénor (concessionnaire), trafics routiers très inférieurs aux prévisions, coût du péage très élevé…

La destruction de centaines d’hectares d’espaces naturels et agricoles pour la construction de cette autoroute ne peut être « compensée » : la perte écologique est avérée tant sur le plan faunistique que floristique.

On pourra retenir de la présentation de P. Barbedienne un aspect fondamental : tout projet d’infrastructure doit être précédé d’une analyse indépendante et argumentée qui étudie prioritairement le recyclage de l’existant (voie routière ou ferroviaire existante). Ainsi la D932 et la D934 auraient pu recevoir des aménagements routiers leur conférant sécurité et débit de circulation adaptés aux réels besoins de mobilité sur l’axe Bordeaux-Pau pour un coût financier et écologique bien moindre.  

De même pour le projet de LGV du GPSO sur les axes Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax l’aménagement des voies ferrées existantes, avec pour certains tronçons des lignes droites où ont été établi dans les années 50 des records de vitesse sur rail, aurait du être privilégié pour favoriser un coût réduit sur les plans financiers et écologiques.

 

Ì

En conclusion de ces différentes auditions déjà réalisées par la Commission Sénatoriale on peut retenir que le processus ERC est loin de répondre de manière pertinente aux destructions irréversibles en matière d’écologie.

La focalisation découlant de la loi d’aout 2016 sur le seul volet « compensation » montre, comme le rappelait un membre de la commission, que le législateur a peut être été trop rapide et a minimisé les caractères préliminaires et indispensables de l’évitement et de la réduction dans ce processus.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation De L'association

  • lgvea.over-blog.com
  • Association environnementale pour la défense des territoires en Arruan.

LGVEA en réunions publiques

Notre association s'est fixé dans ses objectifs d'être source d'information et de réflexion sur les problèmes environnementaux en général, et sur le projet de LGV en particulier, dans nos territoires.

A cet effet il nous semble important de mettre à votre disposition les présentations publiques que nous sommes amenés à faire lors de réunions publiques. Ainsi nous débutons cette rubrique en proposant la consultation de la présentation faite le 8 juillet à Saint Médard d'Eyrans à l'occasion de l'Assemblée Constituante de notre association.

Bon visionnage. J.R . Thomas

 

Cliquer ici:

 http://sd-2.archive-host.com/membres/up/8889538985686605/reunionspubliques/Module_presentation_AG_constituante_V2.ppt

 

Recherche

Nos statuts - Adhésion

Vous pouvez prendre connaissance de nos statuts en cliquant sur le lien suivant

http://sd-2.archive-host.com/membres/up/8889538985686605/Docs_LGVEA/STATUTS_de_LGVEA-_projet_assemblee_constituante.doc.

 

Vous pouvez adhérer à notre association en complétant le formulaire ci joint. Cliquer ici http://sd-2.archive-host.com/membres/up/8889538985686605/Docs_LGVEA/BULLETIN_ADHESION.doc.

Merci de renvoyer formulaire complété et chèque libellé au profit de L.G.V.E.A à l'adresse du siège social: 2, avenue du 8 mai -33650 - Saint Médard d'Eyrans.

Important: donner si possible une adresse email pour recevoir régulièrement  les nouvelles et informations de LGVEA.

 

Catégories