La question posée ce 27 octobre 2016 par Bruno Béziat, journaliste à Sud-Ouest, reflète bien le trouble de plus en plus profond qui entoure ce dossier de LGV au sud de Bordeaux : le GPSO.
Elle est de plus en plus d’actualité dans le contexte général d’un système ferroviaire en déshérence.
Quarante ans après le début des premières lignes à grande vitesse et du modèle tout LGV/TGV qui peut encore miser sur ce modèle ?
La rentabilité des TGV s’effrite de plus en plus comme le reconnaît le PDG de SNCF Guillaume Pépy lui-même.
Les fiascos récents, avec la faillite de la LGV Perpignan-Figuéras et les aléas économique de la LGV Tours-Bordeaux avant même sa mise en service, viennent doucher l’optimisme béat de la technostructure ferroviaire.
Ses thuriféraires sont de moins en moins nombreux, arcboutés dans un « modernisme » dépassé et sans fondement économique.
Après les mises en garde contre la poursuite de la construction des LGV d’instances politiques et institutionnelles comme le Sénat ou la Cour des Comptes on note qu’une multitude d’élus du Sud-Ouest rejoignent ceux qui, dés les débats de 2005-2006, alertaient sur la non pertinence du GPSO pour répondre aux besoins des habitants en matière de transport ferroviaire.
B. Béziat souligne à ce sujet les positions prises par le député Gilles Savary : « Il est aujourd’hui unanimement admis que l’on a sacrifié notre réseau classique pour construire un réseau grande vitesse dont le modèle économique se dégrade ».
Jean-Luc Gleyze, président du Conseil Départemental de la Gironde, conforte aujourd’hui son opposition ancienne au GPSO en précisant : « Pas un sou de financement pour un projet de LGV au sud alors que l’on nous retire nos compétences ».
B. Béziat évoque aussi, à l’autre bout de l’échiquier politique régional, la position mitigée de Virginie Calmels, vice présidente LR à la Métropole bordelaise : « Il ne faut pas enterrer le projet car Bordeaux ne doit pas être un cul-de-sac de la grande vitesse, donc ne pas obérer l’avenir notamment pour la liaison vers l’Espagne, mais la question du financement est essentielle. Or aujourd’hui il n’y a pas de solution sur la table ».
Position effectivement mitigée qui devra être éclaircie rapidement alors que des millions d’euros seraient demandés à la Métropole bordelaise pour poursuivre études et acquisitions foncières anticipées du GPSO…
Reste donc ici et là quelques grognards enkystés autour de Rousset tel Laurent Courbu récitant son catéchisme économique éculé et déconnecté des réalités du XXIème siècle.
Si en conclusion de son article B. Béziat écrit à propos du GPSO: « D’autant que l’argent pour le financer n’existe pas » on pourra reprendre aussi les propos que nous tenons sur l’ensemble du dossier LGV et qui sont évoqués dans l’article d’Elisa Artigue-Cazcarra, journaliste dans l’agence langonnaise de Sud-ouest.
LGVEA reste toujours mobilisé, avec de multiples acteurs associatifs et élus, pour défendre la modernisation des voies ferrées actuelles et rejeter les dispendieux projets de LGV.
Les recours que nous avons déposés contre les DUP des AFSB, AFNT et LN du GPSO s’appuient tout à la fois sur le manque de financement mais aussi sur l’absence de rentabilité prouvée, la prédation des terres agricoles, la destruction des zones naturelles, les nuisances… toutes choses qui nous conduisent à parler « d’inutilité publique » pour de tels projets.
Nous ne sommes plus seuls dans cet argumentaire.
Nous espérons que l’heure de la démocratie participative et du respect du citoyen arrive enfin…
Pour LGVEA
Le Président Jean-Robert Thomas
27 octobre 2016