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22 janvier 2016 5 22 /01 /janvier /2016 03:50

Le dossier des LGV du GPSO rebondit d’articles en articles dans la presse depuis que les déclarations d’utilité publique (DUP) concernant les Aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux (AFSB) et au nord de Toulouse (AFNT) sont parues.

N’oublions pas aussi l’épée de Damoclès que constitue une possible DUP concernant les LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, pour lesquelles le dossier vient d’être remis pour avis au Conseil d’Etat par le ministère des transports.

Les positions se cristallisent entre les quelques tenants obstinés des LGV, quelques grands élus fanatiques d’infrastructures technologiques imaginées dans les années 70-80 au cœur des Trente Glorieuses, et la multitude d’habitants, de citoyens, de contribuables et d’élus locaux attachés à leurs territoires et au service public ferroviaire du quotidien.

Philippe Brassié, correspondant du quotidien Sud-Ouest rapporte ce jeudi 21 janvier 2016 les propos de Daniel Constant, maire de Castres-Gironde à l’occasion de la cérémonie des vœux 2016.

LGV : raison versus obstination

Le premier magistrat, à l’image de nombreux maires de la Communauté de Communes de Montesquieu, fait part de ses inquiétudes quant à l’impact prévisible d’un tel projet en le qualifiant de «déni de démocratie puisque l’Etat s’entête à mener à bien un projet coûteux dont l’utilité est contesté ».

On se rappellera à l’occasion que les LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax ont reçu un avis défavorable de la part de la Commission d’Enquête début 2015.

Face à ces propos dignes de raison on peut voir dans la même édition Sud-Ouest du 21 janvier un entrefilet qui nous informe que Renaud Lagrave accompagnera Alain Rousset à Bruxelles le 27 janvier pour quémander quelques subsides à l’Europe dans l’épineux et problématique dossier de financement du GPSO.

Quelle obstination, quelle obsession, s’attache à cette énième montée à Bruxelles du nouveau président de la région APCL alors que nous avons eu plusieurs fois confirmation que l’union européenne n’aura pas plusieurs milliards d’euros à mettre au pot pour ces infrastructures ferroviaires à grande vitesse dans le sud-ouest ?

Qu’ils se souviennent que l’UE, dans ses projets MIE[1] depuis 2013 déjà (voir article du blog LGVEA avec le lien ci-dessous), ne prévoit qu’une très faible contribution au financement du GPSO, principalement pour les études, et concernant l’investissement dans la construction de la LGV, pour les seules parties transfrontalières comme Dax- Vitoria.

 

[1] MIE : mécanisme pour l’interconnexion en Europe qui est rebaptisé connexion intra-européenne (Connecting Europe Facility - CEF)

La Région Aquitaine elle-même dans un document publié fin 2015 (cf. lien ci-dessous) reconnaissait qu’une petite partie des financements MIE pourraient être alloués, si les dossiers étaient acceptés par la commission à Bruxelles, à certaines études du GPSO et aux portions transfrontalières France-Espagne.

On peut y découvrir que les 26,2 milliards d’euros alloués au total pour les transports (tous modes confondus) sur la période 2014-2020 iront pour « Supprimer les goulets  d’étranglement, renforcer l’interopérabilité ferroviaire, établir les liaisons manquantes, en particulier les tronçons transfrontaliers ».

De plus, dans le cadre du réseau global RTE-T, l’UE entend apporter son aide sur des actions qui contribuent à « établir des liaisons manquantes, faciliter des flux de trafic transfrontaliers, supprimer les goulets d’étranglement ; développer le réseau central, interconnecter les corridors du réseau central ; déployer l’ERTMS sur les principaux corridors de fret ferroviaire ».

Dans ce qui est répertorié dans le « réseau central RTE-T » pour les transports on peut trouver le « corridor atlantique » qui « reprend la ligne à grande vitesse (LGV) Sud Europe Atlantique, le port et l'aéroport de Bordeaux ».

La LGV SEA, qui est censée regrouper Tours-Bordeaux et Bordeaux-Hendaye, n’est donc plus la seule à bénéficier des subsides européens.

Par ailleurs les appels à projets (pour l’octroi de subventions) doivent être déposés en son temps par les états demandeurs (France, Espagne…) et les taux de subvention maximums de l’UE pour le secteur transports s’établissent à :

  • Etudes < ou = 50%
  • Travaux                                                                      
    • Réseaux ferroviaires : <ou= 20%
    • Goulets d’étranglement :<ou = 30%
    • Tronçons transfrontaliers :<ou= 40%.

Le tableau présenté (p13) dans le document cité ci-dessus indique simplement un appel à projet pour les infrastructures de transport dans les nœuds du réseau central  (à priori études Bordeaux-Toulouse) de 50 millions d’euros.

Sur le site européen des projets ferroviaires subventionnés TEN-T pour la France (CEF Transports projets France https://ec.europa.eu/inea/en/connecting-europe-facility/cef-transport/projects-by-country/france ) on pourra s’apercevoir que les multiples projets 2014  ne concernent pas les LGV du GPSO mais plutôt des projets européens divers (fret, ports, trains…) avec l’Allemagne, l’Espagne, la Grande-Bretagne…).

 

En résumé peu d’espèces sonnantes et trébuchantes, via les budgets européens, dans l’escarcelle de Monsieur Rousset pourtant peu avare de déclarations fracassantes à ce sujet : l’Europe finance 1 milliards d’euros !

Mais la convention signée mercredi 28 octobre 2015 à Bordeaux ne donnait que 52 millions d’euros pour la poursuite des études post-DUP LGV du GPSO… (cf. http://rue89bordeaux.com/2015/10/lgv-autoroute-ferroviaire-etat-ne-laisse-pas-beton/ ).

Comme le notait le site Mobilicités.com le 30 juin 2015 les 13,1 milliards d’euros de fonds européens, si la somme semble attractive, devront toutefois se répartir sur 276 projets de transports !

Une poignée de sable dans une montagne de besoins.

Rappelons enfin que nous avions reçu en son temps confirmation des responsables européens (Dominique Riquet, député et Christina Ratcliff, DG Internal Policies) que seules les études du tronçon LGV Bordeaux-Toulouse étaient subventionnées par l’Europe (cf. http://ahp.li/58990e54835c243c24f0.pdf page 41).

Certains projets retenus par l’EU ne sont d’ailleurs pas prêts d’être avalisés par les régions concernées comme le montre la réticence des élus locaux au projets de ligne de fret ferroviaire Serqueux-Gisors (cf. http://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/projet-de-fret-dans-le-val-d-oise-les-elus-claquent-la-porte-en-prefecture-14-01-2016-5451385.php#xtref=http%3A%2F%2Fwww.espacetrain.com%2Findex.php%3Fpage%3Dactu%2Factu%24mot%3Dfret ).

Alors Messieurs Rousset et Lagrave arrêtez d’agiter des hochets comme autant de mirages budgétaires coulant d’une corne d’abondance qui n’existe pas.

L’Europe agrège simplement des budgets venant de la contribution des états membres. Ces derniers sont de nos jours dans une tourmente économique et financière jamais vue. Après les années noires de 2007-2008 l’économie des pays de l’UE s’étiole avec des charges énormes (dette, déficit), des défis immenses (le chômage de masse, la menace terroriste), autant de gouffres financiers pour des économies exsangues.

Les sommes réservées aux MIE en France pour ce qui concerne le GPSO dans la récente diffusion de juillet 2015 des projets pour les transports (cf. lien ci-dessous) ne concernent donc que les études, et pour un plafond de 50 millions d’euros (fiche 2014-FR-TM-0463-S).

Comme aurait dit un ancien Président de la République la soit disant  baudruche miraculeuse des financements européens a fait « pschitt » !

Fermez le banc.

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Bon visionnage. J.R . Thomas

 

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