Virginie Calmels nous entends-tu ?
« Aujourd'hui peut-être, ou alors demain… » Fernand Sardou
Campagne des élections régionales oblige, les candidats courent la campagne, la vraie…
Virginie Calmels, candidate du Parti des Républicains était donc auprès des viticulteurs du Sauternais pour parler LGV.
Pierre Lascourrèges, journaliste à Sud-Ouest, rapporte ses propos :
« Je ne suis pas contre la LGV par principe, mais en tout cas, je ne suis pas favorable à celle-là ».
Explication de texte.
Nous soutenons depuis des années, avec d’autres associations en Sud-Gironde et ailleurs, un principe qui exclut tout nymbisme : « LGV, ni ici ni ailleurs ».
Mme Calmels semble adopter une variante caméléon qui étonne quelque peu.
Serait-elle favorable aux LGVs Tours-Bordeaux, Lyon-Turin, Perpignan-Barcelone, toutes dispendieuses de l’argent public ?
Voudrait-elle au bord du Ciron ménager les propriétaires des prestigieux Sauternes ?
Si nous partageons avec elle l’analyse économique du GPSO – il n’est pas finançable – devons-nous par ailleurs accorder « une priorité » à la liaison LGV Poitiers-Limoges qui coûterait 2 milliards d’euros pour environ 100 km d’une voie unique entre deux agglomérations de 140 000 habitants environ.
Le Conseil d’Etat désapprouvait cette LGV « des Présidents » et la DUP a été pourtant signée par le gouvernement le 10 janvier 2015 en plein drame de Charlie-Hebdo !
Oui Mme Calmels il faudra choisir, ne pas rester dans l’entre-deux, dans votre programme pour la grande région Aquitaine/Poitou-Charentes/Limousin.
Faut-il accepter en Limousin ce qui serait inacceptable en Aquitaine ?
La France doit-elle demander aujourd’hui ou demain des milliards d’euros aux grandes Régions de 2016 pour engager de nouveaux chantiers LGV alors que les spécialistes, analystes du ferroviaire (Guillaume Pépy, Yves Crozet, Alain Bonnafous[i]…) démontrent la non pertinence et la non rentabilité du système TGV/LGV des années 2000.
Il faudrait aussi réfléchir, si malheureusement rien n’était fait pour empêcher une DUP du GPSO, et même si le financement de la LGV venait à manquer ces temps-ci, au gel par SNCF réseau (ex RFF), pour des années, des terres, immeubles… situés sur le tracé.
Qu’adviendrait-il alors, pour les propriétaires agricoles/viticoles, et les particuliers, englués dans une réglementation issue de la DUP, de leur liberté et de leur droit de propriété (vente/achat ?) ?
[i] On pourra lire ce qu’il disait déjà, avec d’autres, en 2011 dans les colonnes des Echos : http://archives.lesechos.fr/archives/cercle/2011/11/24/cercle_40407.htm
Les élus qui siègeront demain aux commandes de la « grande Région Aquitaine » peuvent-ils passer sous silence de telles contraintes pour le citoyen ?
Le GPSO n’est plus finançable et rentable.
Alors mettons l’argent du contribuable sur le ferroviaire indispensable au citoyen/usager : les trains du quotidien, les TER, la rénovation/sécurisation des voies existantes, les trains rapides jusqu’à 200-220 km/h.
La nouvelle gouvernance de la grande Région Aquitaine/Poitou-Charentes/limousin aura cette mission en lien avec les services de l’Etat selon les compétences de chaque : saura-t-elle y faire face ?
Pour LGVEA
Le Président Jean-Robert Thomas 12 novembre 2015