Au début de l'été 2015 nous étions quelques associatifs et élus aquitains à croire encore qu'un dialogue républicain et démocratique pouvait subsister avec le gouvernement sur le projet de LGV du GPSO.
Nous avions donc adressé un courrier au Premier Ministre Manuel Vals pour solliciter une rencontre avec lui, ou à défaut avec le ministère des Transports, afin d'apporter des arguments aux alternatives ferroviaires face au seul projet de LGV présenté par RFF et soutenu par les quelques "grands élus" (A. Rousset, A. Juppé, M. Malvy...).
Nous voulions ainsi rééquilibrer le débat sur les infrastructures ferroviaires en Aquitaine/Midi-Pyrénées, engager le dialogue avec les ministères en charge du dossier GPSO, proposer des alternatives au lobbying forcené des "grands élus" fondé sur le seul axiome LGV/TGV.
Nous avions de solides arguments et l'on pouvait s'appuyer sur les très nombreuses contributions (citoyens, associatifs, élus...) déposées lors de l'enquête d'utilité publique (EUP) de fin 2014 et l'avis défavorable donné par les commissaires de cette EUP en mars 2015.
Hélas aujourd'hui nous attendons toujours une réponse de Manuel Vals à notre courrier de juin.
Notre déception se double aujourd'hui d'une incompréhension et d'un sentiment de trahison démocratique au regard de l'annonce par Alain Vidalies de la "poursuite du processus GPSO" avec appel au Conseil d'Etat en vu d'une prochaine déclaration d'utilité publique (DUP)!
La presse dans sa grande majorité s'empare de l'annonce pour claironner que la DUP est déjà dans le parapheur de Manuel Vals et que M. Malvy verra bien la LGV Bordeaux-Toulouse atteindre Matabiau en 2024.
Cette vision rappelle les lettres de cachet de l'Ancien Régime et le slogan "que veut le roi le veut la loi"! La démocratie ne semble plus avoir cours dans la France de 2015.
C'est ce que veut nous faire partager un des rares journalistes adepte de la déontologie d'Albert Londres, Jean-Francis Pécresse. L'éditorialiste des Echos écrit ce lundi 28 septembre 2015:" La LGV Bordeaux-Toulouse est antidémocratique, anti-écologique, anti-économique".
Il fustige un gouvernement sourd et aveugle en précisant: "Quelques mois après avoir tiré pour leçon de l'épisode tragique du barrage de Sivens la nécessité de mieux tenir compte de l'avis des citoyens, ce gouvernement commet un acte d'autorité, sans pouvoir se prévaloir du soutien des experts, juste du poids de quelques grands élus au demeurant contredits par nombre d'élus locaux".
On pourra lire ci dessous l'intégralité de l'éditorial de Jean-Francis Pécresse.
Autre motif de mettre en avant l'édition des Echos du 28 septembre, l'article de Lionel Steinmann qui conforte l'argument que le système LGV/TGV arrive en bout de course et ne parvient plus à dégager une rentabilité suffisante.
La Cour des Comptes parlait à ce sujet en 2014 de la "grande vitesse ferroviaire: "un modèle porté au-delà de sa pertinence".
Lionel Steinmann reprend ici les résultats économiques de la branche SNCF Mobilités mis en danger par une rentabilité très dégradée des rames TGV sous l'action conjuguée d'un chiffre d'affaire atone, d'une envolée des coûts de péages, d'un important investissement (rames TGV) incontournable à terme...et d'une concurrence exacerbée (covoiturage, autobus...).
Comment comprendre l'entêtement de nos grands élus et du ministère pour un système LGV/TGV qui tire par ailleurs SNCF vers le gouffre: dette en expansion, rentabilité en capilotade?
Guillaume Pépy devrait logiquement très prochainement commenter le lancement possible du GPSO et son impact sur le business plan de SNCF Mobilités, lui qui renâcle à céder aux "pressions" des élus Picto-charentais voulant des TGV partout (Poitiers, Angoulême, Cognac, La Rochelle, Libourne...) sur l'axe de la future LGV Tours-Bordeaux.
Nous vous encourageons à lire les articles des Echos: ils reflètent assez bien le sentiment de trahison de la démocratie qui nous habite depuis l'annonce d'Alain Vidalies.
Pour LGVEA Le Président Jean-Robert Thomas
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