Revue de presse Juillet 2015
L’été se poursuit et beaucoup, y compris nos gouvernants, profitent de leurs vacances.
Aussi l’actualité est peu fournie sur les principaux sujets que nous suivons dans nos revues de presse.
Quelques nouvelles toutefois à consulter sous le parasol…
Après le dépôt de l’EUP du GPSO et des conclusions des commissaires le milieu viticole et sylvicole en Sud Gironde fait part de ses inquiétudes sur le projet de LGV de SNCF réseau (ex RFF).
Ainsi, par une lettre ouverte au Président de la République les viticulteurs du Sauternes, associés à des associations, entendent dénoncer le risque d’une dégradation des conditions climatiques particulières sur leur vignoble, en lien avec les infrastructures ferroviaires envisagées pour la traversée du Ciron.
Les sylviculteurs du Sud-Ouest pour leur part rappellent leur opposition au GPSO qui affecterait fortement l’économie forestière et ne présente pas de garanties suffisantes quant à sa rentabilité socio-économique : ils l’expriment début juillet dans un courrier adressé à Alain Vidalies, secrétaire d’état aux transports.
La rentabilité socio-économique des LGV est depuis longtemps dénoncée comme biaisée et trop faible par différentes sources (rapports LOTI, rapports du Sénat, Cour des Comptes…) et nous n’avons pas manqué d’en faire état dans notre contribution à l’enquête d’utilité publique sur le GPSO.
L’actualité ferroviaire de ces dernières semaines vient conforter notre analyse.
Il s’agit de la mise en faillite du concessionnaire de la toute récente LGV Perpignan-Barcelone inaugurée le 15 décembre 2013. Après moins de 2 années d’exploitation d’une ligne qui a coûté 1,1 milliards d’euros, TP Ferro (entreprise détenue à parts égales par le groupe espagnol ACS et le groupe français Eiffage) demande son placement sous administration judiciaire au tribunal de commerce de Gérone. Motifs invoqués :
- Trafics voyageurs très inférieurs aux prévisions (maximum 70 trains/semaine)
- Non concurrent avec le transport aérien (tarifs et temps de parcours)
- Peu de liaisons conjuguées vers les métropoles françaises (Toulouse, Marseille, Lyon)
- Fret atone avec moins de 35 trains par semaine dans les deux sens
A terme si le jugement va jusqu’à la mise en faillite de TP Ferro, ce sont les états français et espagnol qui devront régler l’ardoise !
Un nouvel exemple de l’impéritie de nos élus et gouvernants en matière de concession des infrastructures ferroviaires.
Le dernier rapport DURON sur l’avenir des lignes ferroviaires TET en France n’est pas pour réjouir l’usager et contribuable français.
Qualifié de « maillon faible » entre le TGV et le TER, le train d’équilibre des territoires (TET), souffre tout à la fois d’un financement public négligeable et d’une exploitation en déséquilibre permanent.
Philippe Duron donne le ton quand il écrit dans son introduction : « On assiste ainsi à un délitement régulier et progressif de l’offre TET dans un processus qui rappelle parfois la régression du fret ferroviaire ».
On peut lire plus loin au sein du rapport : « Alors que le réseau de trains à grande vitesse (TGV) a connu un développement constant, et que les trains TER ont bénéficié des investissements engagés à la suite de la régionalisation de 2002, le réseau des lignes TET n’a quant à lui pas bénéficié des investissements nécessaires, en particulier le renouvellement de son matériel roulant . SNCF Mobilités explique avoir été dans l’impossibilité d’engager ces opérations d’investissement, du fait du caractère déficitaire des TET ».
Avec des dépenses couvertes par l’Etat de plus en plus importantes les TET semblent voués à une restructuration profonde. Si le gouvernement entend imprimer une dynamique pour un nouvel avenir des TET -voir sa feuille de route- nul ne peut croire qu’ils ne seront pas concurrencés par les trains TGV et TER mais aussi par les liaisons lowcost aériennes et le transport routier adapté (bus, covoiturage…).
Le trafic aérien d’ailleurs poursuit son grignotage notamment en Aquitaine comme le montre les données de la DREAL (Insee Conjoncture Aquitaine n°5 de mai 2015) où l’on observe tout à la fois une progression des trafics aériens, une légère diminution du trafic TER, une stabilité du trafic routier et une baisse des trafics maritimes et ferroviaires pour le fret.
Alain Vidalies reste toutefois prudent dans la mise en œuvre des mesures découlant du rapport Duron et pense que le financement pour les TET pourrait intervenir après la mise en service des LGV en cours de construction (>2017). On comprend bien à demi mot que l’Etat n’a plus les moyens d’assurer les trains du quotidien après avoir lancé à grands frais des milliers de km de LGV.
Espérons que ces malheureuses expériences donneront la lucidité nécessaire au gouvernement dans les décisions attendues à la suite des EUP du GPSO.
Après ces informations ferroviaires quelques mots sur des problèmes environnementaux plus locaux mais souvent associés aux grands travaux du BTP (autoroutes, LGV…) : la prolifération des gravières.
Nous considérons, avec bien d’autres personnes et associations environnementales, que cette prolifération constitue une atteinte grave à l’environnement des espaces naturels, notamment en Sud Gironde. De part nos statuts nous émettons donc des avis et contributions lors des enquêtes publiques (EP) qui sont ouvertes à l’occasion d’ouvertures ou d’extensions de gravières.
On pourra consulter ci-après les trois contributions déposées par LGVEA en 2014 et 2015 sur le projet de gravière Fabrimaco (commune de Portets), sur le projet de gravière GSM (communes d’Arbanats, Saint Michel de Rieufret et Virelade) et sur le projet Lafarge de défrichement pour gravière (commune de Cabanac et Villagrains). Pour ce dernier le commissaire note « qu’hormis cette visite et ce courrier [NDLR notre contribution LGVEA] aucune visite ni courrier n’a été adressé au cours de l’enquête » : on peut s’étonner de l’absence de participation publique à l’EP pour un projet de défrichement de près de 40ha.
De manière générale ces EP recueillent peu d’avis de particuliers, d’associations ou d’institutionnels ce qui est préjudiciable à la défense des territoires.
http://ahp.li/22c7fe5befc272cdeb2e.pdf
http://ahp.li/77c751cc45b74527c332.pdf
http://ahp.li/18fdf3d64f0fad15c5a5.pdf
Pour LGVEA
Le Président Jean-Robert Thomas
9 août 2015